vendredi 9 octobre 2009

Étude de la contamination microbiologique de spas publics au Québec

Les spas (aussi appelés bains à remous) constituent, en raison de la température élevée de l’eau, un écosystème particulier concernant la flore microbienne qu’on peut y retrouver.
Nous notons, entre autres, une possibilité plus élevée d’identifier deux bactéries bien adaptées à l’eau chaude et résistantes aux désinfectants, Legionella spp. et Pseudomonas aeruginosa. Plusieurs éclosions de légionellose, une infection qui entraîne souvent une pneumonie sévère, ont été documentées à travers le monde suite à la fréquentation des spas (cependant, jusqu’à maintenant, aucune éclosion de ce type en relation avec les spas n’a été rapportée au Québec). Il est également bien connu que des infections par P. aeruginosa, notamment une affection de la peau nommée folliculite, sont associées à la fréquentation de ces bassins. Cependant, peu d’informations sont disponibles sur la contamination microbiologique des spas, sur les paramètres d’entretien qui permettent d’éviter cette contamination et sur la surveillance de la qualité de l’eau qui doit être faite.

Cette étude visait à déterminer la prévalence de deux bactéries susceptibles d’entraîner des problèmes de santé chez les personnes qui fréquentent les spas, soit Legionella spp. et P. aeruginosa. La prévalence d’Escherichia coli a également été évaluée, un indicateur de salubrité souvent utilisé pour les eaux récréatives. Afin de pallier la lourdeur méthodologique associée à l’analyse de Legionella spp. par culture en microbiologie classique, nous voulions également évaluer la possibilité d’utiliser une méthode moléculaire (PCR temps réel) pour la surveillance de la qualité de l’eau des spas. Finalement, le lien entre l’entretien des bassins et leur contamination microbiologique a été étudié.

Afin de répondre à ces objectifs, l’eau de 95 spas publics de trois régions de la province de Québec (Canada) a été analysée durant l’été 2008. En plus des trois bactéries mentionnées précédemment, plusieurs paramètres physicochimiques (pH, concentration de désinfectant, etc.) ont été mesurés et les responsables des spas ont répondu à un questionnaire sur l’entretien de leur bassin. En fonction des résultats, nous avons créé trois variables microbiologiques d’intérêt, soit la détection de l’une ou l’autre des bactéries étudiées, la détection de P. aeruginosa et la détection de bactéries en concentrations préoccupantes (Legionella spp. supérieure ou égale à 500 unités formant colonie [UFC]/l ou P. aeruginosa supérieure ou égale à 51 UFC/100 ml ou E. coli supérieure ou égale à 1 UFC/100 ml). Nous avons examiné la relation entre, d’une part, la présence de ces bactéries et, d’autre part, les paramètres physicochimiques ainsi que les variables associées à l’entretien du bassin.

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