jeudi 8 octobre 2009

Spas contaminés : un bain de bactéries

Une étude sur les spas publics du Québec a permis de détecter la présence de bactéries dans la moitié d'entre eux. Encore plus inquiétant, 25 % avaient des taux de bactéries jugés «préoccupants».

«Une prévalence de contamination préoccupante de 25% des spas n'est pas négligeable», écrivent les auteurs de l'étude de l'Institut national de santé publique.

La question est tellement prise au sérieux qu'on recommande même aux personnes ayant un système immunitaire affaibli d'éviter de fréquenter les spas (bains à remous).

Selon les données compilées dans 95 spas, on a retrouvé un certain pourcentage de bactéries E. Coli, P. aeruginosa et Legionella. Cette dernière bactérie a déjà entraîné des cas de pneumonies et même la maladie du légionnaire, qui peut entraîner la mort. Heureusement, on ne note aucun incident du genre au Québec.

Un contrôle difficile

Ces données ne surprennent guère Jean-Pierre Lajoie, qui indique que la qualité de l'eau des spas peut varier considérablement. «Pour un bain-tourbillon, il est recommandé de vérifier le niveau de désinfectant toutes les heures», dit le spécialiste de la compagnie Aqua Solutions.

La température élevée de l'eau et les jets d'eau sur la peau favorisent le développement de bactéries. «Si on a deux personnes dans un bain-tourbillon de 2000 litres, c'est comme avoir 50 baigneurs dans une piscine résidentielle de 80000 litres», illustre-t-il.

D'après lui, la solution la plus sûre est l'installation d'un système de contrôle électronique. Or, cet équipement coûte extrêmement cher, et plusieurs propriétaires de spas publics hésitent à s'équiper ainsi.

Inspecteurs anonymes

Du côté de l'Association des spas et relais santé, on utilise les services d'inspecteurs qui visitent les installations incognito pour s'assurer, notamment, de la qualité de l'eau. «On subventionne aussi ceux qui veulent suivre une formation de contrôle de piscine certifiée», dit la coordonnatrice aux communications, Nadia Lakhdari King.

Le regroupement travaille aussi avec le gouvernement à l'élaboration d'un certificat de qualité Québec qui devrait être appliqué à tous les spas d'ici quinze mois.

Malgré tout, le contrôle de la qualité de l'eau dans les spas demeure complexe. «Il y a encore des gens qui se demandent pourquoi on leur demande de ne pas aller dans l'eau avec de la crème solaire ou de l'huile à massage», indique Claude Provost, fondateur du Spa des Chutes de Bolton. «On ne prend pas de chance, mais c'est un défi de tous les instants.»

Au Spa Eastman, on a abandonné les bains tourbillons depuis des années à cause de la complexité à gérer la qualité de l'eau.

Source : http://fr.canoe.ca

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