lundi 21 septembre 2009

Les dangers de la piscine

Réputée sport le plus complet, la natation n’a pourtant pas la côte en milieu urbain. La peur du « bouillon de culture » n’est pourtant que peu légitime.

Les yeux qui piquent, la mauvaise surprise de découvrir un nouvelle verrue ou encore des mycoses : la piscine apparaît comme le cauchemar des organismes fragiles. « Les pathologies liées à la natation sont d’abord des pathologies liées à l’eau » affirme le docteur Françoise Friemel, médecin du sport et maître de conférence à la faculté de médecine de Créteil. La sphère ORL est la première concernée. Les otites sont souvent le lot des nageurs. Pour les éviter : séchez soigneusement vos oreilles après la baignade et si elles sont fragiles, portez des bouchons d’oreille. Pour le nez, il existe des pince-nez, souvent utilisés par les nageuses synchronisées. Les conjonctivites menacent également les nageurs. Les maladies de peau telles que les mycoses et autres verrues existent bel et bien. Le port de tongs hors du bassin vous protègera des microbes. Les bronchites des nageurs sont également au palmarès des maladies des piscines. Une récente étude du Pr Alfred Bernard de l’Université Catholique de Louvain (Belgique) fait le lien entre un développement de l’asthme et le chlore. L’asthme est d’ailleurs reconnu comme maladie professionnelle chez les maîtres-nageurs. Il ne faut toutefois pas dramatiser. La piscine n’est pas non plus un univers totalement hostile. La natation est une activité sportive complète. C’est d’ailleurs le seul sport à muscler toutes les parties du corps. Mais s’il est bon pour le dos, il faut tout de même faire attention au rythme et à la nage pratiquée. Ainsi, les genoux douloureux éviteront la brasse et les problèmes d’épaule, le papillon et le crawl. Cependant, la natation est un sport qui convient tout à fait aux personnes en surpoids, aux femmes enceintes, aux cardiaques et aux personnes âgées car un corps immergé est en apesanteur. Le tout est de demander conseil à son médecin pour savoir quelle nage sera la plus adapté à son cas.

Des filtres en cours d’amélioration

Le temps du chlore déversé à tout bout de champ pourrait bientôt prendre fin. La chloramine est le principal ennemi des nageurs et le casse-tête des ingénieurs pisciniers. Cette substance, à l’origine des problèmes d’asthme, est très volatile. Comme il est impératif de tuer toutes ces bactéries, on passe aujourd’hui à l’ozone. Technique complémentaire à l’usage du chlore, elle permet de diminuer la quantité de chloramine. « L’autre solution technique, c’est le charbon actif. » explique Rémy Vieille, responsable des équipements sportifs de la Mairie de Paris. Inspirée par les techniques en usage en Allemagne, la Mairie de Paris a décidé d’intégrer ce système à la piscine Armand Massard. Un filtre de charbon actif capture toutes les chloramines. Cependant, les filtres doivent être souvent vérifiés et changés car en cas d’encrassage, les dégâts pourraient être plus dangereux qu’un ordinaire surdosage de chlore. Ainsi le port du bonnet de bain n’a pas été rendu obligatoire pour nous donner une allure ridicule mais bien pour empêcher l’accumulation de déchets organiques comme les cheveux dans les filtres. On peut aussi penser un jour à la piscine biologique. Les Scandinaves ont déjà opté pour ce système. Il existe des piscines biologiques mais uniquement chez les particuliers : la loi française prévoit uniquement le système chloré pour les piscines publiques (arrêté du 7 avril 1981).

Source : santelavie.com

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