samedi 11 juillet 2009

Profiter de la piscine sans bobos

CONSEILS | Soleil, chlore, humidité ne font pas toujours bon ménage avec notre santé. Astuces de spécialistes pour éviter les soucis.

Coup de soleil, verrues et autres bobos s’invitent souvent au bord de la piscine. Pour éviter que la baignade ne finisse en eau de boudin, il suffit de prendre quelques précautions.

«De manière générale, il faut protéger sa peau et boire sans attendre d’avoir soif», explique François-Gérard Héritier, président de la Société suisse de médecine générale. Pendant les heures comprises entre 11 h et 15 h, troquez la chaise longue en plein soleil pour un coin ombragé. Et reportez à plus tard la partie de beach-volley. «Trop de chaleur peut provoquer une insolation, continue le médecin. Elle se traduit par des maux de tête, des vomissements. Il faut se mettre à l’ombre et éviter la baignade à ce moment-là. De manière générale, il ne faut jamais entrer dans l’eau d’un coup, au risque de subir une hydrocution!»

Les oreilles et les poumons



L’otite externe est un problème classique de la période de baignade intensive. «Il s’agit d’une inflammation de la peau du conduit auditif, explique Raphaël Maire, médecin adjoint au service d’ORL (nez, gorge, oreille) du CHUV. Les personnes sensibles ne doivent pas mettre la tête sous l’eau ou porter un bonnet. Elles peuvent aussi se foehner les oreilles après la baignade pour éliminer l’humidité.» Ce type d’otite très douloureuse est facile à déceler. «Chez les enfants, il suffit de tirer le pavillon vers l’arrière ou de presser le cartilage pour s’en rendre compte.» Des gouttes antibiotiques et 5 à 7 jours sans baignade suffisent normalement pour venir à bout du problème. Autre inquiétude des parents: les émanations de chlore (sous forme de chloramines) se dégageant des bassins. Faut-il les redouter? Constance Barazzone, professeur responsable de l’unité de pneumologie pédiatrique aux Hôpitaux universitaires genevois (HUG) rassure: «Seuls les sportifs d’élite ou les personnes travaillant 8 heures par jour près des bassins risquent d’être victimes des les chloramines. Elles peuvent souffrir d’asthme et de toux irritative. Ces gaz restent à la surface de l’eau.» Pas de souci, donc, pour les ados qui se prélassent toute la journée autour de la piscine et piquent une tête de temps en temps. D’autant que «les risques éventuels dans les piscines extérieures sont moindres par rapport aux bassins couverts où une bonne ventilation devient indispensable», conclut la spécialiste.

Peaux sèches et coups de soleil

De tous les bobos liés aux journées passées en maillot de bain, les coups de soleil sont les plus fréquents. «Le bain de soleil façon côtelette recto verso est bon pour la mine, mais pas pour la peau, rappelle François-Gérard Héritier. Les peaux claires doivent utiliser une crème solaire avec un indice 25 au moins, voire porter un T-shirt et une casquette.» Waterproof ou non, la crème doit être «retartinée» plusieurs fois par jour lors des longues périodes d’exposition.

«En passant beaucoup de temps dans l’eau, la peau perd sa couche protectrice de sébum, explique Emmanuel Laffitte, médecin adjoint au service de dermatologie des hôpitaux universitaires genevois (HUG). Les risques sont une sécheresse cutanée et une irritation diffuse. Pour prévenir cela, mieux vaut utiliser des savons doux pour ne pas agresser davantage la peau et mettre de la crème hydratante. Lorsque la peau est desséchée, l’organisme produit plus de sébum et cela peut entraîner une acné réactive qui se soigne avec les traitements classiques utilisés par les dermatologues.» Enfin, certaines personnes souffrent d’une allergie au soleil plus ou moins grave. Elle se traduit par des rougeurs et démangeaisons. «Il existe des médicaments oraux sur ordonnance permettant de diminuer ou prévenir cette hypersensibilité au soleil», précise le médecin genevois.

Les mycoses et les verrues

Chaleur et humidité profitent particulièrement bien aux bactéries et champignons qui s’incrustent là où ça fait mal. Les femmes peuvent souffrir de mycoses vaginales. «Ce n’est pas tant le bain en soi que le port d’un maillot mouillé durant de longues périodes qui constitue un facteur de risque, explique le professeur Patrick Hohlfeld, chef du département de gynécologie-obstétrique-génétique du CHUV. Il ne semble pas y avoir de danger à se baigner lorsqu’une femme est atteinte de mycose (pas de risque d’aggravation, pas de risque de transmission aux autres utilisatrices). Bien se sécher et porter un maillot sec permet d’éviter ce type d’infections.» Les pieds sont aussi la cible des mycoses et des verrues. «Porter des chaussons de piscine permet de se protéger et aussi d’éviter de contaminer autrui, explique Anne Ferro, vice-présidente de l’Union Suisse romande des pédicures-podologues. Changer régulièrement de chaussettes et de chaussures permet de se prémunir contre les mycoses interdigitales communes aux personnes transpirant beaucoup. Des sprays pour réguler la transpiration peuvent aussi aider.» Emmanuel Laffitte met en garde: «Les antiseptiques utilisés en pulvérisation à côté des pédiluves placés près des bassins sont souvent trop agressifs pour la peau. En l’endommageant, ils favorisent l’apparition des mycoses. Bien se sécher les pieds après le bain reste la meilleure façon d’éviter les champignons.»

Gare aux yeux rouges

L’eau chlorée des piscines est généralement propre, les yeux ne risquent pas de s’infecter à son contact, mais les inflammations sont courantes. «Il est recommandé de porter des lunettes de natation, explique le professeur Leonidas Zografos, directeur médical de l’Hôpital Ophtalmique Jules-Gonin de Lausanne. Mieux vaut enlever ses verres de contact car ils peuvent absorber certaines substances présentes dans l’eau.» Pour estomper une inflammation, l’application de larmes artificielles vendues en pharmacie suffit. Quant au soleil, Leonidas Zografos précise: «Sous nos latitudes, nos yeux risquent un simple inconfort, raison pour laquelle mieux vaut porter des lunettes. Celles en verres sont toutes efficaces contre les UV mais celles en plastique doivent être munies d’un filtre performant. Les risques de brûlure de la cornée par excès d’UV sont réels en haute montagne et partout où l’atmosphère n’est pas assez épaisse.» Et de conclure: «Une casquette avec large visière est ce qui protège le mieux les yeux, idéale pour les enfants qui n’apprécient pas les lunettes.»

Source : www.24heures.ch

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