samedi 15 août 2009

Lacs et rivières : avant de vous jeter à l'eau…

Seuls trois lacs sont autorisés à la baignade en Haute Garonne. Mais les baigneurs d'eau douce bravent les interdits.

L'été, à La Ramée, c'est comme à la plage. Mais la baignade y est interdite, l'eau ne répond pas aux critères de la DDASS. Photo DDM, Xavier de Fenoyl
L'été, à La Ramée, c'est comme à la plage. Mais la baignade y est interdite, l'eau ne répond pas aux critères de la DDASS. Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Tout le monde ne part pas à la mer et n'a pas non plus une piscine dans son jardin. Alors l'été, lorsque le soleil cogne, ceux qui restent chez eux ou qui bossent n'en ont pas moins envie de se rafraîchir les idées, de se baigner. Promenez vous ces jours ci du côté des rives de l'Ariège, au bas des falaises de Clermont-le-Fort, entre Venerque et Labarthe sur -Lèze, faites un saut jusqu'au bord du lac de la Ramée… un monde fou vient y faire trempette, lézarder, dans une ambiance de plage, draps de bain déployés et la glacière à portée de main. Mais les baigneurs d'eau douce ne savent pas toujours où ils mettent les pieds. Aussi, avant de vous jeter à l'eau, quelques conseils pour avoir, les idées claires.

En Haute-Garonne, seuls trois plans d'eau sont autorisés à la baignade, avec des lieux aménagés et surveillés à cet effet. Le Lac de Saint-Férréol, celui de l'Isle en Dodon et de l'Orme blanc à Caraman. Sur ces trois sites, des analyses d'eau sont effectuées tous les 15 jours durant la saison estivale par le service Santé Environnement de la DDASS.

La baignade est interdite partout ailleurs. Soit pour des dangers objectifs de qualité d'eau bactérielle, comme les eaux de surface qui peuvent être polluées par des eaux usées (ex : en aval de la station Ginestous dans le nord toulousain) ou à la suite d'orages, avec les ruissellement des réseaux pluvieux qui sont porteurs de bactéries, par contact ou ingestion.

On s'étonne souvent que la baignade soit interdite dans des plans d'eau comme La Ramée, Cazères, Peyssies ou Nailloux. Encore faudrait-il que ces mêmes lacs aient « une limpidité d'eau à un mètre de profondeur » pour pouvoir y faire trempette, comme le stipule la réglementation sanitaire.

L'eau pure de l'Ariège

Direction nos deux rivières aux portes de Toulouse : l'Ariège et la Garonne. Si la baignade y est déconseillée car non surveillée (voir notre encadré), il n'y a pas de risque de montée brutale des eaux, liée à des lâchers d'eau. Mieux. « L'eau dans l'Ariège, en amont de Portet où elle rejoint la Garonne, y est d'une transparence et d'une excellente qualité », indique t-on au SMEAG (Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne). Car depuis le 25 juillet, 60 % de l'eau de l'Ariège, qui vient en soutien d'étiage à Garonne, provient des lacs pyrénéens. Ces lâchers d'eau depuis les barrages du Vicdessos, à raison de 15 m3 par seconde, alimentent l'aval de l'Ariège aux portes de Toulouse, avec un débit 25m3 par seconde. Ici pas de risque à priori de baïne…


A vos risques et périls

Dans la mesure où la baignade n'est pas autorisée, par définition, elle est interdite. Toute personne qui se baigne dans les cours d'eau, lacs, étangs, plans d'eau… dont l'accès est libre et qui n'ont fait l'objet d'aucune organisation particulière, le fait à ses risques et périls. Cependant, dans les communes, le maire dispose d'un pouvoir de police spécifique aux baignades (Art. L2213-23 du code général des collectivités territoriales), renforcé par une directive européenne en 2006. Dès qu'un site est régulièrement fréquenté qu'il soit aménagé ou non, et s'il ne fait pas l'objet d'une interdiction permanente de baignade (comme des panneaux), il s'agit juridiquement d'une eau de baignade. La jurisprudence montre que la responsabilité du maire peut être engagée pour défaut d'information et de mise en œuvre de mesures adaptées à destination des utilisateurs d'un site qu'il savait fréquenté.

Source : ladepeche.fr

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